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Cours Langues et Terminologie juridique | Filière: Droit Français Semestre 1

Cours Langue et Terminologie Juridique

MODULE: Langue et Terminologie Professeur: RACHIDA BOUZNAKARI Filière: Droit Français Semestre 1

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Cours 1: Ce que communiquer veut dire


  • La communication
  • Langage, langue, parole
  • Les fonctions du langage
  • La communication est un acte d’information. Dans toute communication, il y a nécessairement transmission d’information. Mais, elle est plus qu’un simple échange d’information entre un émetteur et un récepteur. C’est un processus de partage de sens, par l’interprétation réciproque de mots et de gestes.

Pour qu’une communication soit établie, il faut qu’il y ait un destinateur et un destinataire et qu’un message soit délivré du premier vers le second. Une deuxième condition nécessaire pour établir une communication est que le message soit compréhensible par le récepteur. Par ailleurs, pour qu’un message écrit ou oral puisse exister, il faut un certain nombre de conditions :

  • Un contexte précis dans lequel se trouvent les interlocuteurs.

  • Le canal: est le moyen  par lequel (voix, ligne téléphonique) le message parvient au destinataire.
  • Le code: est l’ensemble des signes connus par l’émetteur et le récepteur (le Français, l’Anglais, l’Arabe …).
  • Le feedback ou la rétroaction: est la réponse que le récepteur donne au message. Elle indique à l’émetteur si le message a été reçu tel qu’il a été envoyé.
  • Langage, Langue et parole
  • Le langage : est une aptitude innée à communiquer propre à l’être humain.
  • Langue : il s’agit d’un système linguistique conventionnel propre à un groupe (pays, région). Elle est le produit que l’individu enregistre passivement. Elle lui est extérieure, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier.
  • La parole : c’est l’utilisation individuelle du code par un sujet parlant.
  • Toute communication suppose les six fonctions suivantes :
  • La fonction émotive: ou expressive est centrée sur le sujet  qui exprime son opinion  (utilisation d’interjections, de pronoms personnels) à propos d’un thème, événement ou scénarios de vie en général.
  • La fonction conative: vise à faire agir ou à faire pression sur l’interlocuteur (Tu, Vous, mode impératif) afin de lui faire changer d’avis ou comportement.
  • La fonction référentielle: l’essentiel du message porte sur un thème relatif à l’information donnée (phrases déclaratives, articles de presse).
  • La fonction phatique: le message est centré sur le canal et ne vise qu’à établir, prolonger ou interrompre la communication (tu m’entends ?)
  • La fonction métalinguistique: le message est centré sur le code, c’est-à-dire le langage lui-même (les articles de dictionnaires en font usage ; ils définissent des mots par d’autres mots).
  • La fonction poétique: le message est centré sur lui-même, c’est la forme du message qui importe, son esthétique (articles de presse « toxicomanie sans drogue », qui vise à repérer l’implicite ou le sous-entendu du message
  • Identifiez les fonctions du langage à partir des énoncés suivants :
  • « Je trouve que cette réunion n’a pas touché au vif de la problématique. Je dois l’interrompre pour la remettre plus tard ».
  • « Eh bien, nous y voilà ».
  • « Ne croyez pas que vous puissiez retenir le bonheur ».
  • « Dans les forêts d’Amazonie, plusieurs millions d’hectares partent chaque année en fumée. La forêt vierge est de plus en plus menacée par les constructions humaines, du fait d’une surexploitation motivée par le souci de la rentabilité à court terme ».
  • « Infarctus est défini par la mort brutale et massive de cellules, en rapport avec un manque d’oxygène. L’infarctus le plus connu est l’infarctus du myocarde c’est-à-dire du muscle cardiaque ».
  • Identifiez les éléments qui définissent une situation de communication à partir de l’énoncé suivant :

« L’univers symbolique réfère à la capacité essentielle qui distingue l’Homme des animaux : celle de pouvoir parler en se désignant soi-même comme sujet parlant et en s’adressant à ses congénères à partir de ce point en leur envoyant des signes supposés représenter quelque chose. »

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Cours 2: Les heuristiques du jugement


  • Définition :

Les heuristiques du jugement sont des opérations mentales automatiques, intuitives et rapides. Ces raccourcis cognitifs sont utilisés par les individus afin de répondre aux exigences de l’environnement.

Les heuristiques permettent aux individus un gain de temps car en les utilisant, ils ne tiennent pas compte de toute la complexité des informations pertinentes à la situation. Cependant, elles mènent parfois à des biais[1] et des erreurs dans la prise de décision.

  • La perception, « la carte n’est pas le territoire » :

La perception est un processus de sélection, d’organisation et d’interprétation des impressions sensorielles visant à donner une signification à l’environnement. Des études, dont la PNL, montrent de façon unanime que plusieurs personnes peuvent observer une même chose et la percevoir différemment. Par exemple un manager peut interpréter comme signe de laxisme, de manque d’organisation le fait que son collaborateur ait besoin de plusieurs jours pour prendre une décision importante. Par contre, un autre manager travaillant avec le même collaborateur y verra la preuve de réflexion, de minutie et de délibération. Le principe est que chacun dispose de sa propre carte pour concevoir le territoire autrement le monde et interprète ce qu’il voit et s’y réfère comme réalité, puis agit en fonction de ses perceptions.

  • Les raccourcis de jugement

Les personnes ont recours à divers raccourcis pour juger. Ils développent des stratégies mentales implicites leur permettant de compenser la difficulté à percevoir et interpréter les actes des autres. Grâce à ses stratégies mentales, leurs perceptions sont souvent plus correctes et leurs prévisions s’appuient sur des données valides. Mais le procédé n’est pas infaillible et peut semer la confusion. Il est donc intéressant de comprendre de quelles façons ces raccourcis peuvent fausser le jugement (voir tableau ci-après) :

Raccourci Description Déformation
Sélectivité

Similitude

Supposée

Stéréotypes

Effet de halo

Prophétie auto-réalisatrice

(effet Pygmalion)


  • Des individus assimilent une partie de ce qu’ils observent en fonction de leurs centre    d’intérêt ; de leurs expériences et de leurs  attitudes.
  • des individus supposent que les autres sont comme eux.
  • des individus jugent les autres en fonction de la perception du groupe auquel ils appartiennent.
  • des individus se forgent une impression par rapport à un trait unique.
  •  des individus perçoivent les autres d’une certaine manière et ces derniers adoptent un comportement cohérent avec la perception que l’on a d’eux.
  • une analyse rapide d’autrui peut conduire à un portrait inexact.
  • ne prend éventuellement pas en compte les différences individuelles, d’où des comparaisons erronées.
  • débouche éventuellement sur des jugements inexacts car nombre de stéréotypes ne sont pas fondés.
  • ne prend pas en compte le profil complet d’une personne.
  • peut conduire au comportement attendu au lieu du comportement véritable.
  • Etant donné que les personnes ne peuvent pas assimiler la totalité de ce qu’elles voient, elles sont sélectives et ne gardent que des extraits de l’ensemble des éléments perçus. Le choix n’est toutefois pas aléatoire mais au contraire bien pensé en fonction des centres d’intérêt, de l’éducation reçue et des expériences accumulées de l’observateur.
  • Il est facile de juger autrui si nous pensons qu’il est identique à nous. Avec la similitude supposée, la perception de l’observateur est davantage influencée par ses propres caractéristiques que par celles de la cible. Par exemple, si vous attendez de votre travail défis et responsabilités, vous pouvez penser qu’il en est de même pour les autres. Certes, votre entourage peut être à votre image ; le plus souvent toutefois, il possède un autre profil.
  • Lorsque nous jugeons une personne par rapport à la perception que nous avons du groupe auquel elle appartient, nous utilisons le raccourci de stéréotype: « les employés les plus âgés sont moins productifs » ; « la plupart des femmes refusent une promotion sous forme de mutation » etc. Entretenir des stéréotypes conditionne la perception et fausse le jugement s’ils ne sont pas fondés.
  • Si vous vous forgez une impression sur quelqu’un à partir d’une seule caractéristique (intelligence, sociabilité, apparence, …), vous êtes sous l’influence de l’effet de halo. Ce dernier est par exemple fréquent chez des professionnels d’entreprise jugeant leurs formateurs, car ils isolent un trait unique et y cantonnent leur perception. Ainsi, un formateur peut être à la fois sûr de lui, bien informé et très qualifié ; s’il manque toutefois d’enthousiasme, il sera considéré de façon négative en dépit des autres caractéristiques.
  • Un autre raccourci de jugement concerne les attentes des managers envers leurs employés : il s’agit de la prophétie auto-réalisatrice (ou effet pygmalion), à savoir la façon dont un dirigeant perçoit des personnes et comment celles-ci adoptent en retour le comportement correspondant aux attentes. Par exemple, si un manager attend d’excellentes performances de ses subalternes, il n’a guère de risque d’être déçu car ces personnes travailleront (ou renverront la perception de travailler) en conséquence. De la même façon, si ce manager est convaincu d’être à la tête d’un groupe d’employés aux résultats médiocres, ces derniers se comportent en accord avec cette idée, laquelle deviendra alors réalité, mais oh combien dévastatrice !
  • L’heuristique de disponibilité : désigne un mode de raisonnement qui se base uniquement ou principalement sur les informations immédiatement disponibles en mémoire sans chercher à en acquérir de nouvelles concernant la situation. Cette heuristique du jugement peut engendrer des biais cognitifs qui peuvent être organisés en 4 catégories : les biais qui découlent de trop d’informations, pas assez de sens, la nécessité d’agir rapidement et les limites de la mémoire. 
Les infox ou fake news par exemple s’appuient sur ce phénomène pour être influentes sur les réseaux sociaux grâce à leur algorithme (facebook, twitter,youtube …). En conséquence, les internautes se contentent des informations proposées sans vérifier ni comprendre celles-ci. De même, les médias ont une responsabilité dans la construction de l’opinion publique dans le sens où un sujet répété de façon récurrente paraîtra très important au spectateur et qu’il induira chez lui une réaction d’en parler autour de lui ce qui accentue le phénomène. A l’inverse, un sujet peu ou non traité sera perçu par le spectateur comme sans importance ou inexistant indépendamment de ses conséquences réelles.

Face à l’avalanche des informations reçues tous azimut, il faut garder la clairvoyance et être circonspect afin que le tri n’aboutisse pas à des raccourcis de jugements et partant à des erreurs et dysfonctionnements de raisonnement.

[1] Tendance à s’écarter de la norme ou de la rationalité dans le jugement ce qui permet de tirer des conclusions illogiques au sujet d’autres personnes.


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Cours 3: Les obstacles à la communication

« Parler est un besoin, écouter est un art »

Communiquer est devenu un exercice de moins en moins facile alors même que nous vivons au sein d’une civilisation dite de « la communication ». De quelle communication s’agit-il ? Les progrès spectaculaires de la technologie permettent de joindre un individu à tout moment où qu’il soit sur le globe via Internet. Mais qu’en résulte-t-il ? La plupart du temps, une transmission d’informations souvent sans réponse ou que l’on ne discute pas.

Toute communication se traduit par l’expression d’un message de la part d’un émetteur en direction d’un récepteur. Ce message, qu’elle qu’en soit la forme, s’exprime à travers des filtres physiologiques, psychologiques et culturels (pour n’en citer que les principaux) qui vont le caractériser. Or, ces filtres, chacun de nous les possède. La compréhension du message résulte de la concordance, ou coïncidence de ces « écrans ». Inversement, l’incompréhension naît de la différence de ces filtres qui font apparaître un déphasage entre le message émis et le message reçu c’est ce qui génère incompréhensions et conflits.

Parmi les obstacles, on cite entre autres :

  • Les obstacles psycho-sociologiques :
  • Le cadre de référence: équivaut à une façon de penser, une structure mentale de l’individu référant à   une culture spécifique. Tout acte de communication ne passe qu’à travers les filtres de l’émetteur et ceux du récepteur, d’où les phénomènes d’incompréhension ou même d’incommunicabilité entre deux individus utilisant des filtres trop différents ou des cadres de références trop étrangers l’un à l’autre.
  • L’ethnocentrisme : c’est valoriser systématiquement sa propre culture et son groupe social en les considérant comme supérieures.
  • Les personnes sur la défensive : ce sont des réactions ou comportements qui frôlent la déviance lors d’une interaction ; ils se caractérisent par l’agressivité et une tension dans la voix et s’expriment à travers la critique systématique (pouvant aller jusqu’à la causticité, la dérision ou l’ironie (personnes irascibles, biliaires voire même toxiques).

Face à ces attitudes négatives qui vous privent de votre potentiel, il faut tenter d’opposer la clairvoyance et apprendre à vous situer en faisant effort d’objectivité. Dans ce cas, la prise en compte de l’image que votre entourage vous renvoie sera utile.

Plus important encore, le retour aux priorités de vos objectifs apparaît comme une solution constructive : Si vous aurez besoin de ces personnes dans le futur, il faut chercher la transaction en faisant des concessions, dans le cas contraire, l’évitement sera la meilleure stratégie.

  • Stéréotypes et préjugés: Ce sont des catégories cognitives (collectives ou individuelles) réductrices assimilées et apprises pour interpréter d’autres groupes sociaux ; provoquent des attitudes ou des automatismes ne favorisant pas l’échange : « les turcs sont mufles » ; « les Français sont arrogants » … .
  • Les obstacles sémantiques :

2.1 Les distorsions : Quand le contenu du message n’est pas interprété de la même façon par deux personnes.

2.2 La Scotomisation c’est une perception sélective du message voire même une attitude de nonchalance à l’égard de la personne qui tient un discours devant un auditoire.

Certaines stratégies doivent être cultivées pour pallier les obstacles afférents à toute interaction, à tire d’exemple :

  • La décentration: c’est le fait de relativiser son cadre de référence afin d’accepter d’autres cultures et partant devenir citoyen du monde multiculturel et tolérant, parce que « Découvrir les autres c’est s’ouvrir à une relation et non se heurter à une barrière » comme le dit Claude Lévi-Strauss.
  • L’empathie: Aptitude cognitive et émotionnelle pour se mettre à la place d’autrui.
  • La synchronisation : c’est se mettre au diapason de son interlocuteur ; elle consiste à adopter le même mode de communication de l’autre (adopter les mêmes gestes, reprendre les mêmes mots) pour faire comprendre à l’autre que l’on est sur la même longueur d’ondes que lui. Elle est utile pour désamorcer les situations de crise, et faire sentir à l’autre que l’on s’y intéresse à lui et à ce qu’il dit.

L’écoute active : est une attitude de disponibilité et d’intérêt à l’égard de l’autre pour créer une proximité avec lui et partant mieux communiquer

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